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               Bureaux de Représentation Étudiante : les CNSMD parient sur l'engagement étudiant

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        Après le CNSMD de Lyon en 2019, le Conseil d’administration du CNSMD de Paris a voté, ce jeudi matin, la création d’un Bureau de Représentation Étudiante (B.R.E.) : une première pour des établissements d’enseignement supérieur de Musique et Danse. Retour sur le rôle et l’origine de ces instances étudiantes.

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Des instances d’étudiants dans les conservatoires supérieurs.

 

        Un Bureau de la Représentation Étudiante (B.R.E.), de son nom officiel, est une instance interne présente dans les deux conservatoires nationaux supérieurs de musique et danse de Paris et Lyon. Sa particularité : être constituée uniquement d’étudiants.

         Nés de la fusion des différents systèmes de représentation étudiante préexistants dans chacun des conservatoires, les B.R.E. regroupent l’ensemble des étudiants élus ou cooptés dotés de charges de représentation, créant ainsi un espace officiel permettant partage et mise en cohérence d’idées. De cette manière, les B.R.E. impulsent une nouvelle organisation des représentations étudiantes, amenant les représentants à réfléchir et créer leur rôle ensemble, selon les besoins des étudiants et leurs souhaits propres, au-delà des seules réunions et préoccupations de l’instance à laquelle ils sont initialement rattachés.

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          Chaque CNSMD a structuré son B.R.E. selon ses besoins, mais quelques éléments structurels se retrouvent à la fois à Paris et à Lyon : les B.R.E. sont constitués de deux strates, une dite “centrale”, regroupant les élus étudiants aux instances de l’établissement (Conseil Pédagogique et Conseil d’Administration), et une regroupant les représentants étudiants spécifiques au niveau de chaque département pédagogique.

           A partir de là, les Conservatoires ont privilégié la structuration la plus en phase avec leur taille et leur fonctionnement : le CNSMD de Lyon a opté pour une structure plutôt souple, permettant aux élus “centraux” d’entretenir des contacts réguliers avec chaque département, le CNSMD de Paris, de son côté, a opté pour une structuration plus ambitieuse, en organisant de manière systématique des élections dans tous les départements, et en y intégrant le système de “délégués de classe” déjà existant côté Danse.

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          En à peine plus de deux ans, les deux CNSMD ont inclus cette nouvelle structuration à leur réglementation interne : Lyon à l’été 2019, puis Paris, ce 3 Décembre 2020. “Le fait que les directions des deux CNSMD se saisissent de ces questions de structuration des représentations étudiantes est une avancée majeure, se réjouit Dimitri Leroy, initiateur du projet côté Lyon en 2017. L’officialisation de l’existence des B.R.E. dans les règlements intérieurs de chaque CNSMD en fait des instances de dialogue à part entière, c’est une marque de reconnaissance forte de la part des établissements”.

          La réglementation impose en effet depuis plusieurs décennies aux établissements d’enseignement supérieur de laisser une place aux étudiants dans la gouvernance, mais ces règles, quoique globalement bien admises, comportent une faiblesse : étant spécifiques pour chaque instance, elles ne sous-entendent pas que les différents élus puissent ou doivent travailler de concert. Les B.R.E. apportent ainsi une évolution notable à ce niveau.

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Un contexte global porteur

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      L’histoire commence en 2017 au CNSMD de Lyon : alors que Mathieu Ferey, le nouveau directeur, prend ses fonctions, a lieu une profonde revitalisation de la vie démocratique étudiante. De ce désir des étudiants de participer pleinement au dialogue démocratique, naît le projet de réforme en douceur de la gouvernance du CNSMD autour de l’idée d’un regroupement des élus étudiants au sein d’un même Bureau. Quelques mois plus tard, le projet s’ancre définitivement, grâce au vote unanime du Conseil d’Administration du CNSMD de Lyon.

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        Cette étape n’est en réalité que la première d’un mouvement plus profond encore, à l’oeuvre au niveau national : en 2018, le Ministère de la Culture met en oeuvre l’un des projets phares de la loi LCAP votée en 2016, prévoyant la création d’un Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Artistiques et Culturels, sorte de parlement pour le monde de l’enseignement et de la recherche culturels rassemblant notamment des étudiants, des enseignants, des directeurs, des personnalités du monde de la culture, de la recherche et des responsables institutionnels de toutes les filières culturelles. 

        Deux élus étudiants lyonnais sont élus au CNESERAC pour y représenter les étudiants du spectacle vivant, et des liens tissés avec les étudiants de différents écoles supérieures de musique et danse, ainsi que leur travail commun durant une longue période débouchent sur la naissance de l’association nationale pour les étudiants danseurs et musiciens, ANEDEM, première association regroupant les étudiants et élus étudiants de ces deux disciplines artistiques.

        L’un des projets phares du CNESERAC porte justement sur l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants des écoles supérieures d’art : un plan stratégique centré sur l’étudiant est voté en Novembre 2019 ; au menu, des mesures innovantes notamment sur le développement des bourses, des échanges Erasmus+, des structurations de représentations étudiantes, sur la santé étudiante et l’insertion professionnelle. Les élus au CNESERAC et l’équipe de l’ANEDEM travaillent notamment à sa mise en oeuvre.

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        C’est dans ce contexte que l’équipe étudiante nouvellement élue au CNSMD de Paris début 2020 décide de se saisir de la question, et lance à son tour la réflexion autour de la mise en place d’un B.R.E. à Paris, à l’instar du travail réalisé au CNSMD de Lyon. A nouveau, l’arrivée d’une nouvelle directrice, Emilie Delorme, permet au projet de trouver une oreille très attentive, aboutissant à une restructuration rapide et ambitieuse de la représentation étudiante parisienne. Ainsi, à Paris comme à Lyon, les B.R.E. sont amenés à être de puissants outils démocratiques, utiles pour la mise en œuvre des nouveaux projets d’établissement rédigés et votés dans chacun des deux Conservatoires.

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          Si les B.R.E. permettent en effet de répondre à un enjeu démocratique, offrant la possibilité aux étudiants d’exprimer pleinement leur citoyenneté, d’apprendre les bases de l’engagement d’intérêt général en prenant part au dialogue public, leur création porte aussi une nouvelle question : de l’enjeu démocratique, naît un enjeu de formation. A l'évidence, travailler à faire remonter une parole commune, œuvrer pour construire un consensus le plus large possible et comprendre le fonctionnement des institutions de la République, à tous les niveaux, sont aussi des apprentissages majeurs qu’une institution d’enseignement supérieur pourrait avoir la capacité d’apporter, de manière plus systématique, afin de construire, plus profondément encore, l’avenir professionnel et personnel des jeunes.


           D’un point de vue pratique, la coopération des deux Bureaux de Représentation Étudiante, Parisien et Lyonnais, s’est concrétisée dès le printemps dernier par des rencontres régulières entre les deux équipes, et par la création d’espaces de travail communs. L’une des conséquences fut, lors du premier confinement, la mise en œuvre d’un projet entre les deux associations étudiantes des deux CNSMD, la NAEC côté Lyon et le BDE côté Paris, “Les cousinades”, moment de convivialité partagé entre les étudiants des deux CNSMD : le début d’une coopération future plus élaborée, nous le souhaitons !

L'équipe de l'Anedem

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